Jean-Pierre Maze


Jean-Pierre Maze  - Guitare classique

 

Pays : France - Carantec
Année :  2018
Diapason : 65 cm
Table : Épicéa
Dos / éclisses : Palissandre indien
Touche :  Ébène - largeur 52 mm
Mécaniques : Sloane
Longueur caisse :

480 mm 

Largeur caisse : 

275/235/360 mm

Profondeur caisse :

90/100 mm

Poids : 1 705 g
Hauteur cordes : 2,8/3,4 mm
État :  Excellent
   
Prix :

Vendue


Jean Pierre Mazé est né à Saint Pol de Léon dans le Finistère dans une famille nombreuse (il est le sixième de dix enfants), famille peu mélomane et pas du tout musicienne. Il fait exception parmi ses frères et sœurs en étant très jeune fasciné par la musique. Il écoute sur le tourne disques familial toutes sortes de musiques mais surtout de la musique classique. Il ne débute la pratique instrumentale qu’à l’âge de 13 ans sur une guitare en contreplaqué construite par son frère aîné. Il passe progressivement de l’accompagnement des chants à la guitare classique, toujours en autodidacte. « La musique du film Jeux interdits de René Clément, interprétée par Narciso Yepes, a été comme pour beaucoup de jeunes de ma génération un déclic, une révélation ». Il rêve de lutherie depuis l’adolescence se sachant musicien et habile de ses mains mais il n’ose pas se lancer dans la fabrication d’une guitare. Il s’essaie à la fabrication de grands naïs roumains (flûtes de pan), très en vogue au début des années 70. La rencontre à Paris de guitaristes classiques accomplis et notamment de Carlos Marín, alors élève d’Alberto Ponce, le conforte dans sa vocation de luthier de guitare. « Mais cette fois, il n’était pas question de bricoler ». 

En septembre 1979, il ose appeler Robert Bouchet, le plus fameux luthier de guitares français, joué par la duo Presti-Lagoya, Julian Bream, Emilio Pujol, etc. « Il pouvait me comprendre, ayant lui même commencé la lutherie très tard (à 48 ans) et ayant exercé un autre métier en même temps que la lutherie. Notre rencontre a été la chance de ma vie ». Il participe aux rendez-vous du vendredi soir qui dureront jusqu’à la mort de Robert Bouchet en août 1986.  Il commence par réaliser les outils spécifiques pour la guitare : trusquins pour incruster la rosace et les filets de marqueterie, filières pour les filets de marqueterie et, surtout, moule de la table et du fond. Robert Bouchet valide chaque outil. Commence alors l’apprentissage des différentes phases de fabrication de la guitare sur la base d’un plan précis. Robert Bouchet insiste sur la conception générale de la guitare, sur les épaisseurs exactes, les barrages et lui enseigne sa conception de la guitare française fondée sur quelques principes : esthétique toujours sobre, jamais tape à l’œil - pour la sonorité, un timbre clair et élégant mais pas trop typé qui respecte le jeu et le tempérament de chaque guitariste - pour la balance : égalité de toutes les notes, suprême difficulté, pour le meilleur équilibre possible ; équilibre harmonique qui favorise la longueur de son, y compris dans l’aigu et le suraigu, et permet une bonne projection.

De sa première guitare, Jean-Pierre Mazé dit : « Il m’a fallu du temps pour réaliser ma première guitare. Le résultat était selon Bouchet prometteur mais il me restait encore du chemin à parcourir pour réaliser ma guitare idéale ». Tout au long de sa carrière professionnelle au Ministère des Finances à Paris, il passera 8 à 10 heures par week-end dans son petit atelier. Chaque nouvelle guitare est essayée par ses amis Carlos Marín, Minoru Inagaki, Azussa Shimizu, Jean-Yves Casala (un des premiers à jouer sur l’une de ses guitares) ou encore Hervé César et Hervé Pichon. Après la mort de Robert Bouchet, il rencontre M. Sho Kido, directeur de quelques magasins de guitare au Japon, qui lui achète sa guitare numéro 5. Jean-Pierre Mazé se fait rapidement un nom au Japon, au risque d’être moins connu des guitaristes français, d’autant que sa production est confidentielle. Il participe à l’exposition et aux concerts consacrés au centenaire de la naissance de Bouchet en septembre 1998 à Tokyo. Par la suite, il apportera sa contribution au travail de Catherine et Bruno Marlat pour la publication du cahier d’atelier de Bouchet par le musée de la Musique de La Villette. Il réalise des guitares notamment pour Carlos Marín, Jean-Yves Casala, Hervé César et pour la jeune Maud Laforest alors âgée de 14 ans (!). En 2007, Hiroshi Fujii, japonais élève de Rafael Andia, lui commande une guitare et lui demande un « manche universel ». « Jusqu’alors mes guitares étaient appréciées mais considérées comme difficiles à jouer. Cet ajustement du manche a apporté un jeu plus confortable propice à révéler toutes les capacités de mes guitares ». Depuis deux ans, il conseille Renan Aouam formé à l’école espagnole et qui souhaite s’inscrire à son tour dans l’école de lutherie française dans la lignée de Robert Bouchet.

 

La guitare présentée ici est un superbe instrument. L’esthétique est belle et élégante, les bois sont du meilleur choix et le travail de lutherie finement réalisé. Sur le plan sonore les notes sont colorées, vibrantes et riches en harmoniques. Le timbre profond et raffiné avec son expressivité très particulière confère à cette guitare un caractère fort et d’une grande singularité. Un instrument rare à découvrir...

 

 


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